L'après PN : Vers la résilience.


___________


Voilà vous y êtes. Vous avez enfin pris la décision de sortir PN de votre vie.


Votre compagnie est meilleure. Vos anciens " amis" commencent même à vouloir vous fréquenter à nouveau. Il vous arrive parfois de vaquer à d'autres occupations que le revisionnage incessant de votre relation avec PN.

Peut-être esquissez-vous de nouveaux projets dans votre esprit en miettes. Peut-être même que de temps en temps vous vous surprenez à sourire. Continuez : vous êtes sur la bonne voie.

Pourtant l'ombre de PN plane toujours sur vous.
Rien de plus normal. On ne revient pas d'un voyage en Enfer comme on rentre bronzé de vacances.

Il faut beaucoup de temps et de patience pour se défaire totalement de ce lien toxique
qui vous unissez jusqu'alors mais également énormément de courage pour chercher au fond de vous les raisons pour lesquelles vous avez attiré un pareil individu.

Pour ce dernier sujet sur la perversion narcissique, je vais vous communiquer pour la première (et unique fois ) un aperçu de mon expérience personnelle.

Vous avez été nombreuses à me demander conseil en message privé. Vous ignoriez qu'à chaque question que vous me posiez vous m'aidiez à,non seulement faire le deuil de cette période de ma vie, mais également à faire de ce qui aurait pu (dû) être mon drame, un moyen de combattre cette violence que les PN exercent sur leurs victimes.


Transmettre, oeuvrer pour la prévention  des violences physiques et psychologiques, telle est la voie que je désire suivre désormais. Je ne vous remercierais jamais assez de m'avoir donné la force qui me manquait pour suivre cette route qui m'était destinée...

Parlons aujourd'hui d'une période inévitable avant la reconstruction et le renouveau, celle de la transition, l'après PN parce que l'emprise a suffisamment disparue pour vous faire raisonner par vous-même mais pas suffisamment pour quitter définitivement votre bourreau.

Vous savez désormais votre moitié est un PN. Peut être qu'un professionnel a posé ce diagnostic ( comme ce fût mon cas) ou avez-vous simplement de gros soupçons... en tout cas, vous sentez fortement que vous vous enlisez dans une " relation " qui vous mine, vous culpabilise, vous nie en tant qu'individu et vous n'avez qu'une envie : partir loin, très loin de ce quotidien au allure de mauvaise série B.

Nous allons voir les trois grandes étapes de la fin de la relation avec PN, inévitable pour pouvoir redémarrer une vie digne de ce nom  :




_ Le désir de vengeance.



Période où l'on éprouve la volonté de faire souffrir autant que l'on a souffert, n'importe qui et n'importe quand, pour tout et pour n'importe quoi.



_ Le déni ( Syndrôme de Stockholm )


Période où l'on s'identifie au PN allant jusqu'à singer son comportement de manière inconsciente ou non dans le but vain de le comprendre.



_ La résilience.



Période où l'on parvient à tirer enseignement de sa relation avec PN et à écrire un nouveau chapitre ( chapitre où PN ne figure pas, bien entendu.)


__________


À travers ces trois étapes, nous allons nous rendre compte que même après la rupture avec PN, le travail de reconstruction n'est pas encore terminé.










Comme un boomerang  ?




▪ Le long de notre danse macabre fût marqué par l'entrée en scène de nouveaux partenaires, visages interchangeables qui semblaient prendre un malin plaisir à nuire à notre chorégraphie pour le moins fragile.

Nous n'avons jamais dansé à deux, PN et moi.  Je m'en rends compte seulement maintenant alors que la musique a cessé de jouer depuis bien longtemps.
Pas une seule fois, nous n'avons dansé à deux hormis au temps chimérique du début , ce semblant de lune de Miel comme Racamier aime l'appeler.

Je repense à ces visages qui se sont succédés à nos côtés et cela me donne la nausée.


Combien de femmes ont porté leurs regards noirs sur nous, sur moi sans que je ne comprenne qu'elles avaient été invitées à nous accompagner? Combien de rumeurs ai-je délibérément choisi d'ignorer ? Combien de fois PN m'a t-il assuré sa bonne foi d'un air agacé? Tant  de signes qui auraient pu tout éviter mais que j'ai laissé de côté...


Une de ces femmes a pourtant eu le cran d'exiger le solo qui lui revenait. La seule qui a eu suffisamment de cran pour m'offrir un verre... et la vérité : " Je te l'ai volé ".  Elle ne le savait pas mais elle m'avait rien volé du tout. Elle qui croyait endosser mon costume pour une durée indéterminée n'était en réalité qu'un moyen de plus pour PN d'annihiler notre relation, de me dire de manière subliminale que moi, sa chose, sa favorite, j'étais aussi interchangeable qu'un réveil matin défectueux. 

Je ne vous raconterai pas la manière dont PN a souri quand confondu, il nous a prié de ne pas nous battre pour lui, cette personne et moi. C'était à glacer le sang. Tellement de suffisance dans son regard et de satisfaction dans son rictus figé. Il avait gagné.
Nous étions deux à être totalement hypnotisées, prêtes à tout pour nous retrouver seules avec lui, pour être choisie, élue, reconnue par notre Roi de pacotille. 

Quelques mois plus tard, la rebelle était has been. J'ai appris par des connaissances communes que PN s'en était débarrassé pour Noël. Mon plus beau cadeau. Je pouvais à nouveau entrer en scène.

Sachant que PN et moi étions à nouveau en train de danser ensemble, ma rivale avait alors décidé de se venger.

Elle prit soin , après quelques mois de silence, de m'envoyer des preuves de sa proximité avec lui, histoire que je reconnaisse tout de même sa brève victoire.

Sans ces dernières, j'aurais continué à croire PN sur parole quand il me traitait de paranoïaque et que me reprochait de l'accuser à tort. Lui qui prétendait être harcelé par cette femme et ne jamais s'être retrouvé seul avec elle , je voyais ses explications fondrent comme neige au soleil. 


Sans le savoir, cette femme m'avait offert un billet pour la liberté : Bien qu'il prétende le contraire depuis toujours, qu'il me lance au visage ma jalousie inexpliquée, je n'avais rien imaginé. Moi qui avait fini par me croire folle, je pouvais à nouveau croire en moi-même.

Mon intuition n'étant pas si mauvaise, j'appris à l' écouter elle et non plus ce gourou de papier qui raffolait plus que tout faire battre les montagnes entre elles.


Des femmes se sont succédées auprès de nous mais également des hommes.

Rassurez-vous, pas de la manière dont vous croyez..

Des hommes prêts à croire la souffrance de PN qui, malheureux  par ma faute, avait besoin d'un coup de main.

De nombreux garçons, persuadés d'être d'excellents amis, ont pris le parti de me transmettre les messages que PN m'adressait.
Je reste toujours persuadée que ce dernier n'avait rien demandé mais seulement induit ces demandes- ci. Un d'entre eux, poussé par la solidarité masculine a entrepris de mentir en son nom, un autre a rompu par SMS à sa place, un énième m'a dit à sa demande qu'il ne m'aimait pas à cause de mes pseudos mensonges. Jamais PN n'a eu à se salir les mains. Il y avait toujours un allié prêt à faire le sale boulot et dont il pourrait assurer la démence lorsque l'envie de me reprendre lui reviendrait.


Des complices malgré eux, manipulés comme moi qui n'étaient que de simples marionnettes pour PN qui, de son côté, les méprisait comme il me méprisait. Nous étions des rivaux pourtant nous étions tous dans le même bateau. Notre capitaine nous menait à la baguette et nous, en bons galériens, continuions à ramer selon son bon plaisir sans jamais obtenir un quelconque symbole de reconnaissance.

Personne ne trouve grâce aux yeux d'un PN. Pas même ceux qui sont prêts à tout pour obtenir sa considération...justement pas ceux qui sont prêts à tout pour obtenir son aval. Ceux-là n'obtiendront rien d'autre que du mépris 


Aussi, le début de mon après PN fût marqué par un désir ardent de vengeance.

Paradoxalement, ce n'était pas de PN dont je voulais me venger mais de ces complices.
Ces femmes qui rêvaient de me le prendre. Ces hommes qui m'ont asséné le coup de grâce.

J'ai passé de longues semaines à rêver de leur faire aussi mal que ce qu'ils n'avaient fait mal.
Pourtant si j'avais choisi cette option discutable, j'aurais joué le jeu que PN attendait de moi. N'étant que destruction, il aurait plus que tout aimé voir ces êtres si faibles pour être menés à la baguette victimes de la vengeance d'une proie rancunière. Sans le vouloir, j'aurais moi-même été sa complice, perpétuant sa tradition haineuse.
Passant pour la méchante de l'histoire, j'aurais dédouaner PN aux yeux de tous, lequel aurait pu s'apitoyer sur son sort comme à son habitude. Il serait sorti vainqueur et souffreteux de notre relation et moi, je serais devenue l'intrigeante, la mauvaise, la PN ?

 Je m'y suis refusée in extremis réalisant que cet épilogue n'était pas celui que je voulais mais celui que LUI voulait. Je ne sais pas comment j'ai compris. Je crois que c'était dans un taxi, un soir de printemps alors que je remontais la Corniche. Plutôt banale comme scène. Soudain, nous roulions et la trame cachée que PN avait dissimulé dans de petits sous entendus m'était apparue. Celle-ci visait à faire de moi, sa main armée au préalable pour tout détruire à retardement.
J'avais compris. Je pouvais avancer vers d'autres d'horizons plus lumineux. Il n'était pas trop tard. Il n'est jamais trop tard finalement.


Mieux vaut parfois laisser le mal gagner histoire de pouvoir rencontrer un jour, non pas le bien, mais du meilleur. Vous n'êtes pas d'accord ?




Ma came ?



▪ Le manque de PN, semblable à une addiction à de la drogue dure est viscéral. 

Ma dose de manipulation me manquait, mes chauds et mes froids cèdant peu à peu la place à un calme douteux puisqu'inconnu me tourmentait. Je me sentais vide, lasse, morte. Comment vivre sans ma dose de montagnes russes émotionnelles ? Comment continuer sans cet être pour lequel j'ai mis ma personnalité entre parenthèses ?

Moi qui avait été assez forte pour contre manipuler PN pendant nos cinq derniers mois de relation, je me retrouvais à regretter mon comportement pourtant défensif. Je culpabilisais à m'en donner la nausée. Combien de cierges brûlés pour me voir enfin pardonnée? Combien de " Désolé " lui ai-je lancé en espérant être enfin entendue? J'avais été dans l'obligation d'agir ainsi pour me défendre de ses attaques, excuse qui ne m'empêchait pas de me faire culpabiliser. Au fond, PN étant malade et moi un sujet sain, j'étais seule responsable de mon comportement. C'était du moins ce que je croyais.


La violence de PN, ses remontrances, ses reproches avaient eu raison de ma rébellion momentanée. Je lui avais même tenu tête, revenant sur chacun de ses comportements impardonnables, pointant du doigt ses incohérences et ses mensonges, il fallait que je fasse pénitence. Triste loi d'un regret fictif devant un PN faussement affecté. Il faut dire qu'il depensait beaucoup d'énergie à jouer les malheureux, boudant des jours entiers, m'ignorant avant de simuler grossièrement des pleurs.

Je culpabilisais et le manque me consumait.

Ma tête disait non mais mon corps appelait inévitablement PN. Une boule au ventre s'invitait à chaque minute de chacune de mes journées.

Faisant en sorte de fréquenter ses endroits et de refuser de quitter notre chez nous, je m'accrochais à une branche moribonde, pourrie depuis trop longtemps pour tenir la distance. PN n'avait jamais été aussi violent et énervé que ces derniers temps. 

Il me faisait de plus en plus peur. A chaque crise, il s'étonnait de ma ténacité à revenir vers lui coûte que coûte et peu à peu, je finissais par être à mon tour étonnée de ma passivité. L'ironie a colonisé sa langue. Un humour noir a pris possession de ses rares phrases. Il usait d'une nouvelle technique pour m'atteindre. Plus élégante, je dois l'admettre. Un matin, j'ai répondu à son ironie par de l'ironie. Il m'a demandé des excuses que je n'ai pas voulu donner avant de claquer la porte.

Le point de non retour était atteint.

PN avait été manipulé à son tour par la personne qu'il considérait comme son inférieure pendant plusieurs mois. Je jouais un double jeu : anticipant la vie d'après, revoyant des personnes que j'aimais, retravaillant en secret. Désormais cette proie auparavant symbole de passivité usait de ses propres armes. 
Aussi, lorsqu' il comprit ce qu'il se tramait, sa rage fût sans communes mesures.

Son vrai visage m'apparaissait. Et il n'était pas beau à regarder. Le voyant pourtant tel qu'il était, je ne pouvais pas m'empêcher à passer mon temps à analyser chacun de ses comportements ainsi que chacune de ses paroles. Ma tête me faisait mal : Je voulais comprendre, le comprendre... et pourquoi pas, avec un peu de chance, le sauver ?

Je savais bien que nous étions au début de notre fin mais PN continuait à me fasciner et cette fascination était plus vivante à ce moment là que mon désir de volonté.

Me refusant à endosser le statut de victime, ne voulant pas admettre qu'il s'était joué de moi,je me décidais sans le vouloir à reproduire son attitude dans les moindres détails. 

Devenant lui, le singeant comme une ado copie son chanteur préféré,j'expiais ma rébellion en effaçant mon passé de proie. Parfois il m'arrivait de trouver satisfaction dans ce délire. Je voulais savoir et pour savoir, il me fallait marcher dans ses pas, suivre ses traces, et pourquoi pas vivre à sa façon...


Il va sans dire qu'après quelques temps à singer le pervers narcissique, une proie normalement constituée finit par se lasser. Nous ne sommes pas des victimes pour rien, nous avons bien trop de créativité au fond de nous... Nous n'avons pas été élues comme on élit un délégué de classe! Non, nous avons quelque chose en plus et c'est justement ce quelque chose qui finit par nous sauver. 

De plus, être PN ne s'improvise pas. C'est un trouble de la personnalité et non pas un tour de manège. J'ai contre manipulé, certes, mais je demeure toujours trop entière pour prendre plaisir à écraser les autres. PN compris.
Je ne le comprends pas plus aujourd'hui d'ailleurs. J'ai beau avoir lu des dizaines et des dizaines d'ouvrages, il me demeure tout aussi étranger qu'un vulgaire gnou africain. Sauf que le gnou est un être sensible, lui.


Pourtant en endossant ses habits, j'ai compris ce que Shakespeare disait : "Le bien que font les hommes vit après eux. Le mal est enseveli avec leurs cendres. "

Si on tend la main à une personne dans le besoin, il se pourrait que si la situation s'inverse, elle éprouve l'envie de vous renvoyer l'ascenseur.

En revanche, si on met sciemment quelqu'un au fond du trou, vous avez beau agoniser en sa présence, jamais il ne lèvera le petit doigt pour vous secourir.

Cela semble logique et bien voilà pourtant une évidence que PN oublie. Le mal ne porte ses fruits qu'à court terme et ce, quoi qu'il puisse en penser. Aussi, il ne m'aura pas fallu longtemps pour à nouveau endosser le rôle du cygne blanc. Le plus beau rôle du ballet... 


Non,je ne regrette rien ?


▪  Pour me libérer de PN, il m'aura également fallu que j'ouvre les yeux sur la situation inextricable dans laquelle je me trouvais. 

Pourtant l'emprise ne disparaît pas du jour au lendemain, nous le savons tous. Si je n'avais pas fait des rencontres providentielles, il ne fait nul doute que je serais encore faire valoir en chef de PN, à avaler Xanax sur Xanax et à culpabiliser de respirer le même air que lui. 

Tout cela je le dois à un vieil ami qui a su avant les autres que tout n'allait pas si bien que ça, à celle qui croyait prendre ma place dans la vie de PN et qui, en voulant me blesser m'a donné un nouveau souffle, à ceux qui sont restés alors que tous étaient partis. 

PN a toujours voulu me faire croire que tout le monde me voulait du mal et que lui seul était bon pour moi. J'ai depuis évidemment découvert que ce n'était qu'une manoeuvre de plus pour me garder sous sa coupe. 

Durant notre danse, PN m'aura permis de faire le point sur ma vie. 

J'ai compris qu'en voulant coûte que coûte vivre une aventure exceptionnelle, j'avais fini par tomber amoureuse d'un vampire... on peut reconnaître  que c'est unique 

Sans le vouloir, ma personnalité avait causé  ma propre perte.

J'avais juste oublié que je n'étais pas Buffy et que l'amour n'est pas un démon que l'on combat jour après jour. 

L'amour n'est pas forcément extraordinaire comme ce à quoi j' aspirais depuis toujours. Il peut également être simple, banal, un havre de paix à partager à  deux. Je voulais vivre quelque chose de différent et j'ai réussi...J'ai suivi un chemin de vie que j'ai choisi. J'avais su attirer PN, maintenir à flot une relation unilatérale pendant plusieurs années, pour finalement manipuler à mon tour mon manipulateur préféré. J'avais ma part de responsabilité dans cette histoire et il me fallait apprendre à l'assumer.


Lors de notre dernière entrevue, PN s'est enfui en courant  afin de rejoindre la première cachette disponible. A la manière de It, qui, dans le roman de Stephen King regagne sa tanière une fois percé à jour par le club des Ratés, il avait fui devant moi sans même me regarder. En voyant la scène, je n'ai pu m'empêcher de sourire. Sans le vouloir, en dépit de tant d'années à vouloir nier mon individualité, en s'enfuyant devant moi, il me conférait la valeur qu'il ne m'avait jamais octroyé. Paradoxalement, il avait fallu attendre que tout soit terminé pour commencer à exister à ses yeux. Si j'étais moins fatiguée, je vous prouverais que c'est le signe qu'il y a encore quelque chose à sauver... Non quand même pas.... 



J'avais terminé ce jour-là  mon voyage au bout de moi-même mais également mon voyage au bout de la night...de MA night et de ses ténèbres... La seule chose que j'esperais c'était avoir encore suffisamment de temps pour rattraper ce temps perdu.


Commentaires

Articles les plus consultés