La double contrainte chez le pervers narcissique.




Dès son plus jeune âge, le futur MPN subit l'influence d'un parent manipulateur sur lequel il prendra exemple.

Souvent blessé par l'autorité de ce parent, l'enfant va alors suivre son exemple et reproduire ce comportement afin d'obtenir son approbation ... en vain.

Peu à peu, à force de mimer la déviance qu'il perçoit chez les grands et de se trouver confronté à la frustration de ne pas acquérir cet amour tant espéré, l'enfant va passer maître dans l'art de la manipulation et ce, de manière tout à fait inconsciente...du moins initialement.


Le MPN maîtrise sans le savoir la double contrainte ainsi que les méthodes de l'injonction paradoxale depuis toujours. 

Ce sont des mécanismes qui lui sont naturels et qui constituent pleinement sa personnalité. 

Rappelons qu'un manipulateur professionnel est d'abord un individu qui a intégré de manière inconsciente la manipulation traditionnelle avant d'en tirer parti en se perfectionnant. Il s'agit pour lui d'une méthode douce voire même élégante pour arriver à ses fins.
Le chantage ouvert et les menaces représentants les grands moyens à n'utiliser qu'en dernier recours.



Qu'est ce que la double contrainte ?



" Ne lisez pas ceci, c'est interdit."

L'exemple ci-dessus est une double contrainte, grossière, certes, mais vous voyez le topo : vous ne comprenez rien.

La double contrainte est une technique de manipulation consistant à paralyser l'esprit de l'autre et à annihiler ses défenses psychiques en induisant des demandes contraires.

La victime face à un problème insoluble ne saura trouver la bonne attitude à adopter face au MPN, lequel aura atteint son but : attaquer le Moi de sa proie et embrouiller son esprit de façon durable. 
La clairvoyance et la résistance de la victime seront sérieusement mises en péril durant la totalité de l'emprise.

La double contrainte s'applique dans les paroles du pervers narcissique (comme nous allons le voir), dans ses silences ( periode soudaine de No contact) mais surtout dans ses actions quotidiennes et son comportement général.

Le MPN peut très bien se montrer macho dans sa façon d'être mais prétendre posséder une sensibilité féminine. Ou encore, il peut mettre engendrer un conflit pour finalement rétorquer que sa tranquillité est sacrée. La proie, en tentant de le comprendre finit par ne plus raisonner par elle-même. Ses émotions et son jugement sont altérés expliquant qu'elle accepte toujours plus de la part de son bourreau. Peu à peu, elle sombrera dans un état dépressif chronique, connaîtra des phases de paranoïa sévère. Une personne manipulée, au sortir de l'emprise est comparable à une victime de guerre, rencontrant de nombreuses réminiscences douloureuses, un déni quant aux violences psychologiques subies puis finalement une assimilation à son bourreau ( syndrome de Stockholm ).

La double contrainte s'immisce aussi dans le discours et dans les attitudes du MPN. Au quotidien, il n'aura de cesse d'utiliser cette méthode pour détruire sa cible.


Exemples concrets :


_ " Ton travail est excellent. Tu es vraiment un très bon élément(...) On voit clairement que tu n'es pas dans ton domaine. Tu devrais faire ce qu'il te plait vraiment."
_ " Tu es magnifique... tu es parfaite... vraiment parfaite... juste le bronzage...Il te manque quelques couleurs... Ça te donnerait meilleure mine.."

Bien sûr ces exemples sont assez imposants et montrent clairement la perversion du discours de façon presque grotesque.

La double contrainte est souvent une méthode utilisée de manière lente, quasi imperceptible pour la victime, une sorte de poison disséminé goutte par goutte au fil du temps.

Un MPN peut très bien, par exemple, empêcher sa compagne de porter des talons hauts pendant des années puis une fois en public,lors d'un événement, claironner qu'ils trouvent irrésistiblement belles les femmes en talons de 12.
La proie, mal à l'aise, se demandera si elle a bien compris les demandes de son bourreau et doutera de sa capacité à raisonner... et filera s'acheter des escarpins pour mieux se faire réprimander !

Le MPN excelle à ce petit jeu.Quand son discours est bienveillant, ses gestes sont agressifs et vice versa. Sourire en déblatérant des horreurs à sa victime. Grimacer en la complimentant. Toute perception de la proie est brouillée et peu à peu la confusion va grandir allant jusqu'à détruire son estime d'elle-même.

Véritable tueur psychique, le pervers n'a pas réellement conscience de son comportement. Il se considère comme seul détenteur de la vérité. Son narcissisme l'enveloppe dans une mégalomanie sans limite. Il se doit de rendre les autres meilleurs, de les formater comme lui a été formaté dans son enfance. Il devient alors le parent et la proie endossant son propre rôle.



Que faire pour s 'en défendre ?








Pour se défendre de la double contrainte, la proie doit faire remarquer au MPN qu'il dit tout et son contraire.

Elle doit citer ses propos et demander un éclaircissement. Bien sûr, elle n'en aura pas mais le pervers aura reçu le message que son manège est détecté, donc sa supériorité remise en cause, il va devoir trouver un autre moyen d'atteindre sa cible.

Cette dernière peut également utiliser l'ironie pour désarçonner le MPN.
Celui-ci ne possède pas l'imagination nécessaire pour parer cette attaque que représente l'ironie a ses yeux. Ne reproduisant que des schémas qu'il a connu enfant : adoration- rejet / dominant - dominé et inversement ; tout éloignement à ce qu'il connaît peut le déstabiliser.
La victime du MPN doit absolument prendre conscience de ce qu'elle subit. 

Violence latente, la manipulation et l'ensemble des coups bas perpétrés par le pervers sont bels et bien de la maltraitance.

Quand une personne qui est censée vous aimer se comporte en tyran psychique à votre égard , vous paralyse dans vos actions et finit par vous faire douter de vous-même, elle ne mérite plus d'être dans votre vie. 

Vous devez tout faire pour vous en débarrasser... et si vous n'y parvenez pas tout de suite, ne paniquez pas... le temps adoucit les choses...







La suite au prochain numéro !

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